Entretien avec la spécialiste du crédit: Le crédit privé à l’époque de Corona
Dans une interview, notre spécialiste du crédit, Angela Lopes, donne un aperçu du monde du crédit pendant une pandémie.
Angela, la crise de Corona a causé des dommages considérables à de nombreux secteurs de l’économie - comment se porte le crédit personnel?
Mieux que prévu: contrairement aux craintes d’un effondrement de la demande en raison de la pandémie, nous recevons toujours de nombreuses demandes.
Avez-vous pour cela une explication?
Tout récemment encore, une enquête d’AutoScout24 a révélé un lien qui me semble tout à fait plausible: actuellement, de plus en plus de particuliers veulent acheter une voiture pour éviter les contacts dans les transports en commun. Cela s’accompagne naturellement d’une augmentation de la demande de crédits pour le financement des voitures.
Cela semble logique - voyez-vous d’autres raisons?
Eh bien, c’est purement spéculatif, mais peut-être est-ce tout simplement dû au fait que beaucoup d’entre nous ont un projet en tête depuis longtemps, mais ne l’ont jamais vraiment réalisé. Cela peut aller de la construction d’un pavillon dans le jardin à une formation continue. Le confinement est alors passé par là et avec lui l’opportunité quelque peu forcée de se consacrer à la planification d’un tel projet en substitut aux passe-temps habituels. Le financement nécessaire a été calculé et finalement une demande pour le mettre en œuvre a été formulée.
En outre, je peux aussi imaginer que l’on a profité de la situation pour examiner sa propre situation financière globale et de l’optimiser lorsque cela était possible. Beaucoup d’entre nous ont revu leurs contrats d’assurance, d’abonnement de téléphonie mobile ou de crédit personnel et ont commencé à chercher des alternatives. Ils ont ainsi trouvé des fournisseurs moins chers et ont fait remplacer leur crédit.
Puis-je le faire même si je suis concerné par le chômage partiel?
De principe, oui. Il y a toutefois certaines choses à prendre en compte: d’une part, de nombreuses banques ont défini des secteurs à risque. Il s’agit, par exemple, du tourisme, de la gastronomie ou de l’industrie des transports. Si vous êtes actif dans un de ces secteurs, vos chances ne sont actuellement pas vraiment bonnes. Les travailleurs frontaliers sont également concernés. Mais j’insiste sur le mot « actuellement » car ces restrictions sont constamment revues et adaptées à la situation actuelle.
En outre, le chômage partiel est bien entendu pris en compte dans le calcul du crédit et impactera négativement votre solvabilité. Il est conseillé d’indiquer la date jusqu’à laquelle le chômage partiel s’appliquera lorsque vous demandez un crédit - si elle est connue, bien sûr. Mais cela facilite l’évaluation de votre solvabilité et augmente vos chances d’obtenir un crédit. Un autre conseil est de contracter un crédit avec un partenaire (par exemple votre conjoint), ce qui a également un effet positif sur le calcul.
En général, on peut dire que les crédits sont toujours accordés mais qu’ils sont actuellement traités de manière plus stricte, les facteurs de risque généraux influent plus fortement et les justificatifs requis pour examiner la demande sont plus nombreux.
Cependant, diverses offres de crédit nébuleuses sur Internet et dans les médias sociaux promettent autre chose.
Oui, malheureusement. Il y a toujours eu des prêteurs douteux, mais en ce moment, beaucoup essaient bien sûr de profiter de l’insécurité générale - ou même de la détresse de la population. Pour ce faire, ils font miroiter des paiements immédiats ou l’absence de contrôle de solvabilité, dialectique à laquelle une personne désespérée est bien entendu particulièrement réceptive.
Pourquoi ces offres sont-elles suspectes?
Tout simplement: il est illégal d’accorder un crédit sans vérification de la solvabilité. Ceci est stipulé dans la loi sur le crédit à la consommation. Celui qui vous fait une telle offre agit donc illégalement - et ce n’est vraiment pas quelqu’un avec qui vous voulez faire des affaires. En outre, vous devrez souvent payer des intérêts et des frais cachés exorbitants. Certains prêteurs éhontés demandent même une avance juste pour l’étude de votre demande de crédit.
Mais ce ne sont pas vos méthodes?
Non. En tant que médiateurs, nous n’avons absolument pas le droit de procéder ainsi. Pour notre travail, nous ne recevons une rémunération de l’établissement de crédit que lorsque nous avons réussi à négocier une affaire.
Un nouveau crédit à plus long terme a permis d’atténuer pour l’instant le problème du chômage partiel.
Revenons brièvement au fatidique « chômage partiel »: si j’ai déjà un crédit mais que je suis soudainement touché par le chômage partiel, quelle est pour moi la meilleure tactique?
En principe, vous avez la possibilité de faire « renégocier » un contrat de crédit en cours et de choisir une durée plus longue. En tant que client existant, la banque vous connaît déjà et vos chances d’obtenir un nouveau contrat de crédit sont bonnes - à condition bien sûr que vous ayez toujours honoré ponctuellement vos échéances.
Grâce à cette mesure, votre mensualité de crédit diminue, de sorte que le problème est momentanément désamorcé. Et dès que vous gagnerez plus, vous pourrez rembourser plus. Toutefois, l’inconvénient de cette solution est le calcul des intérêts: en raison du long terme, vous avez bien sûr des mensualités plus faibles, mais au final votre crédit vous reviendra plus cher. C’est pourquoi mon conseil est d’éviter dès le départ de devoir recourir à de telles manœuvres d’urgence: choisissez tout de suite une durée et une mensualité que vous pourrez assumer sans problème même si vous étiez amené à vous serrer la ceinture.
Et par souci d’exhaustivité, il convient de mentionner qu’il s’agit d’une procédure pour le chômage partiel - elle ne fonctionne pas pour le chômage.
Y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour me protéger d’une telle situation?
Oui, surtout avec des taux élevés, ce qui est appelé l’assurance de la dette résiduelle vaut la peine d’être envisagée. Elle vous permet d’amortir certains risques tels que le décès, l’incapacité de travail pour cause de maladie ou d’accident et le chômage sans que vous n’en soyez responsable. Donc, si vous êtes au chômage à cause de Corona, cette assurance prendra effet.
Vous trouverez ici de plus amples informations sur l’assurance des dettes résiduelles.
Avez-vous un dernier conseil à donner à une personne intéressée par un crédit personnel?
Il est toujours intéressant de comparer les offres de crédit que nous proposons - et surtout pendant un état d’urgence comme une phase pandémique. En effet, nous connaissons toutes les dispositions complémentaires spécifiques des établissements de crédit et pouvons vous conseiller de manière à ce que vous obteniez la solution optimale pour votre situation.
Angela, merci beaucoup pour cet entretien instructif.